La pré-bible de série : un module de Backstory à Valence Scénario

June 12, 2019

Dans le cadre du partenariat entre Valence Scénario et Backstory, nous avons eu l’opportunité de proposer un module sur l’usage de la pré-bible, en direction des bleus, les auteurs en voie de professionnalisation du festival.

Il s’agissait d’un module axé sur la pré-bible de série – le premier de document de contact avec la production – avec une multiplicité de points de vue : celui de la prod’ (Céline d’Asaro Biondo, Directrice Littéraire chez Capa Drama), du scénariste expérimenté (Sullivan Le Postec, scénariste) et du scénariste émergent (Agathe Simonin, Pôle Médiation et Évènementiel Backstory, promo 2017 du master Nanterre Scénario et Écritures Audiovisuelles). Cet article expose les principaux enseignements de ce module, dont la salle était pleine à craquer.

Une bible de série qui séduit : comment écrire une bible de série et démarcher des producteurs ?

Derrière chaque série se dissimule l’un des documents les plus secrets des maisons de productions. La bible de télévision est à la fois l’âme et l’avenir de la série qu’il présente. Alors comment la présente-t-on ? Comment la structure t- on ? Quelles matrices et quelles logiques doit-on adopter dans la rédaction ? Des questions qui vous permettront de présenter au mieux votre projet de séries.

Les grands enjeux de la pré-bible de série :

L’efficacité : le maître mot pour susciter l’adhésion.

Efficacité dans l’écriture : tout ce qui n’est pas nécessaire : on l’enlève. Il est primordial de ne pas se perdre, de ne pas se noyer dans un surplus d’informations et donc de prendre le risque de perdre le lecteur.

  • Par exemple : la charge de travail en tant que responsable du développement est telle qu’il est judicieux d’envoyer des pré-bible courte et efficace.
  • Tips : faire en sorte qu’il soit possible de lire la pré-bible en une seule fois – 15 pages grand maximum.
  • Souvent, les jeunes auteurs développent des fiches personnage à rallonge, or, si un élément de backstory ne révèle rien sur le personnage dans la temporalité de la série, c’est dur, mais il faut savoir le repérer et l’enlever.

Efficacité dans le choix des parties à développer en fonction du concept : une approche logique qui va dépend du genre :

  • Par exemple : dans une sitcom, type Big Bang Theory / Friends, il est essentiel de pouvoir « sentir » la tonalité humoristique de la série dès la pré-bible, ainsi, celle-ci doit inclure des extraits de continuités dialoguées.
  • Pour une anthologie type Black Mirror :  la pré-bible doit comporter le synopsis des épisodes car c’est le concept.
  • Tips : Toutes les parties de la pré-bible doivent être penser pour servir le concept.
Photo Mickael Apelian

Quels conseils pour les jeunes auteurs :

  • Trouver un mentor. Une expérience d’une très grande valeur.
  • Nourrir et développer une connaissance du marché, l’idée étant de parler le même langage que les producteurs et ainsi, de dépasser le statut d’amateur.
  • Évoluer avec ses pairs, les jeunes auteurs en voie de professionnalisation : les futurs collègues.
  • Tenter les périphéries en amont d’un envoi, qui donnent une légitimité au projet :
  • Par exemple : aides / bourses et résidences ; FAIA ; Région Ile de France ; Bourse SACD/OCS ; CNC co-prod ; Fondation Lagardère ; Beaumarchais…
  • Faire ses armes sur la commande.
  • Accéder au monde audiovisuel et de la série, via l’unitaire, plus accessible.  
  • Nécessité de trouver un équilibre entre l’expérience du porteur de la pré-bible et la complexité du projet.
  • Par exemple : un tout jeune auteur qui vient proposer une série fantastique en co-production internationale aura plus de difficultés pour trouver une société de production prête à s’engager.S’il s’agit d’un concept complexe qui attire un producteur en tant que jeune auteur, la meilleure stratégie à mettre en place c’est d’avoir uncontact qui introduit et faire preuve de pragmatisme : savoir que cela implique de monter une équipe d’auteurs et que la mise en place d’une telle équipe sera déjà compliquée en soi.

En conclusion et à garder en tête : le lecteur doit pouvoir s’imaginer seul, des épisodes, une récurrence, rien qu’à la lecture de la pré-bible. Une approche step by step, car certaines parties de la bible seront développées avec le producteur, après le premier contact.

Agathe Simonin