Cinq jours dans la peau d’un scénariste : atelier d’écriture à La Roche-sur-Yon

October 26, 2019

Pendant le Festival International du Film de La Roche-sur-Yon, Backstory L’Association organisait un atelier d’écriture. Pendant cinq jours, de 18h à 20h30, Laurent, Lisa, Maryse, Morgane, Raphaël, Saliha, Samantha et Stéphanie ont chacun écrit un court métrage, du début à la fin. Retour sur une expérience réussie.

Jour 1. Prudemment, nos stagiaires pénètrent dans le petit foyer des musiciens du Grand R, scène nationale et salle importante du festival. Tandis que nous entendons au loin les sons de la cérémonie d’ouverture en préparation, notre atelier peut commencer !           

Structure dramaturgique, personnages, dialogues, mise en page : la première heure est consacrée aux bases du scénario. L’objectif ? Connaître ces notions pour se les approprier. Car chacun des participants va écrire un court métrage, du début à la fin, en utilisant la grammaire scénaristique. Pour le développer, ils ont le choix entre quatre sujets : « Un printemps troublant », « Un été particulier », « Un hiver sans repères » et « Un automne sans feuilles mortes ».

Jour 2. Cette fois, nous parviennent les sons d’un film projeté dans le théâtre. Nous réalisons alors qu’une enceinte est présente dans notre petit foyer, et qu’elle diffuse ce qu’il se passe dans la grande salle principale. Nous tentons de l’éteindre… en vain !               

C’est donc avec un fond sonore de drame familial que les apprentis scénaristes réfléchissent à leur personnage principal. Genre et intrigue en tête, ils planchent sur la caractérisation du protagoniste ; avant d’écrire la scène d’exposition. Pour beaucoup, c’est la première confrontation formelle avec l’écriture scénaristique. Les habitudes littéraires mises de côté, les feuilles de style intégrées dans Word, ils sont lancés !

Jour 3. Pas de temps à perdre, aujourd’hui place aux péripéties ! Le bruit des doigts qui dansent en rythme sur les claviers d’ordinateurs recouvre peu à peu la musique mélodramatique diffusée par la petite enceinte. Avec entrain, nos participants développent leur intrigue, assimilant par la même occasion objectifs, obstacles, rebondissements, enjeux et conflits.          

Des petits défis font leurs apparitions : un gros plan à placer, une scène imposée, etc.

Jour 4. On finit par s’accommoder à notre salle et sa petite enceinte. Les participants aussi visiblement, chacun retrouvant sa place avec joie. Qu’ils sortent d’une séance de cinéma, du travail ou de cours, ils se plongent avec délice dans les méandres de leurs histoires. Pendant deux heures, ils terminent leurs péripéties jusqu’au fameux climax. Et si certains ont déjà leur fin en tête, pour d’autres c’est la grande inconnue…      

A chaque séance, nous passons les voir individuellement. A chaque retour, ils redoublent d’imagination pour mieux rebondir. Ils puisent ainsi dans leur créativité, mais aussi dans les films qu’ils découvrent au fur et à mesure du festival. Films qu’ils « regardent différemment », dixit l’un d’entre eux, depuis le début de l’atelier.

Jour 5. Dernier jour d’atelier. Le mot « FIN » apparaît sur les écrans d’ordinateur. Soulagés, heureux, fiers, les participants achèvent leurs histoires. Ecrire un premier jet de court métrage en douze heures ? Nos apprentis scénaristes l’ont accompli avec brio ! Et il y en a pour tous les goûts : du thriller breton au drame psychologique, de la comédie onirique aux histoires d’amour, parfois au bistro, parfois en romance 2.0 ; en passant par la réminiscence de souvenirs traumatiques et une amitié fusionnelle, sans oublier une vieille dame voyeuriste.      

Le lendemain, nous nous retrouvons une ultime fois. L’occasion de leur distiller nos derniers conseils de réécriture. Et c’est avec fierté que chacun d’eux repart, un scénario sous le bras et les principes fondamentaux de l’écriture dramaturgique en tête.

De notre côté, nous quittons avec nostalgie notre petite salle, tandis que l’enceinte diffuse une dernière fois la musique de la bande annonce du festival et qu’une fine pluie s’abat sur La Roche-sur-Yon.

Jeanne Daniel et Vincent Feldman

Merci au Festival International du Film de La Roche-sur-Yon et au Grand R pour leur accueil.