Le Master à La Cambre : atelier-laboratoire sur le scénario animé
Plongée dans l’univers du cinéma d’animation. La promotion en cours du Master Scénario a été gâtée au lendemain des fêtes avec l’atelier-laboratoire organisé par Fabien Boully. Cet atelier, qui a pour but de nous faire découvrir le milieu du cinéma d’animation, est organisé en partenariat avec le master ArTeC, Kinofabrik et l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles.
L’atelier s’articule autour de l’idée de faire collaborer les étudiants scénaristes du master, les étudiants du master ArTeC et les étudiants animateurs de La Cambre par groupes autour de la création d’un court-métrage d’animation. Un thème est imposé, et en quête d’inventer une bonne histoire, les compétences des uns nourrissent les compétences des autres.
Nous avons pris le train pour la capitale belge, telle une joyeuse colonie de vacances, le lundi 13 janvier. Ce n’était pas vers le soleil que nous nous dirigions mais bien vers La Cambre, ce qui était tout aussi excitant. Les murs de cette prestigieuse école nous ont été ouverts et ont dévoilés un antre dans lequel des élèves créatifs et artistes ont tout l’espace pour travailler en groupe ou en autonomie. Notre rencontre d’abord timide avec eux s’est faite autour de l’annonce du thème de l’atelier. Placé sous le signe d’un sujet d’actualité brûlant, c’était sur la collapsologie et la perspective d’un effondrement que nous allions devoir plancher. Si ces thèmes inspirent instinctivement des paysages désolés et des univers survivalistes et post-apocalyptiques, nous étions invités à ouvrir le champ des possibles et, par l’imaginaire, à créer d’autres fins du monde, moins conventionnelles, moins catastrophistes, plus inventives.
Nous avons ensuite constitué des groupes mêlant étudiants scénaristes et étudiants animateurs. Ensemble, nous allions devoir imaginer en trois semaines top chrono un court-métrage de 5 à 8 minutes, l’écrire, créer le story-board et l’animatique d’une séquence, ainsi que rédiger différents éléments pour constituer un vrai dossier de production tout frais tout beau. Pas le temps de niaiser, donc. Chaque groupe a pioché une dépêche fictive, sortie de la tête frétillante de Cynthia Delbart et Vincent Gilot, les deux autres professeurs encadrants, simulant une nouvelle publiée dans les journaux et annonçant un effondrement possible. Cette dépêche devait être prise en compte, d’une façon ou d’une autre, dans le projet final.
Nous nous sommes tous mis au travail. La première semaine a été consacrée à l’élaboration de l’histoire, du propos, de ce que nous avions réellement envie de raconter, avec des retours réguliers des différents intervenants. La deuxième semaine, les étudiants scénaristes, rentrés à Paris, écrivaient, et les étudiants animateurs, restés à Bruxelles, je vous le donne en mille, dessinaient. La troisième semaine, enfin, nous étions de nouveau réunis, à Paris cette fois (ou pour être plus précis, au Poste Source d’Aubervilliers) afin de mettre les travaux en commun et de finaliser le dossier.
Ces trois semaines ont été ponctuées par plusieurs rencontres très enrichissantes avec des professionnels de l’animation. Vincent Tavier, scénariste entre autres de C’est arrivé près de chez vous et de Panique au Village, nous a abreuvés de son expérience unique, de son charmant esprit rebelle et sa non moins charmante gentillesse belge. Jérémie Mazurek, animateur et co-fondateur du studio d’animation L’enclume basé à Bruxelles, a pu nous donner un aperçu très vaste de l’univers de l’animation d’aujourd’hui et des réalités du métier. Il a également pu nous donner un avis éclairé sur nos projets en cours de maturation. Enfin, Benoît Prigent, sound designer, nous a donné une conférence passionnante sur le son. Il nous a également aidé au bruitage de nos animatiques.
L’aboutissement de l’atelier a eu lieu le vendredi 31 janvier devant l’ensemble des participants ainsi qu’un jury de professionnels de l’animation. Chaque groupe avait 15 minutes pour présenter son projet et 15 minutes pour répondre aux questions bienveillantes du jury. Suite aux précieux retours reçus, libre à chaque groupe désormais d’emmener son projet plus loin … To be (or not to be) continued, donc.
Nota bene : Il serait criminel de ne pas parler des moments de convivialité que nous a permis cet atelier, et notamment notre semaine à Bruxelles. Il a été très précieux, pour notre classe de 12 aspirants scénaristes, de passer une semaine tous ensemble, de découvrir la capitale belge tout en apprenant à nous connaître les uns les autres.
Car si cet atelier nous a appris une chose, c’est bien l’importance de travailler dans la communication et l’entente, et de savoir trouver un vocabulaire commun. Merci donc à Fabien et au reste de l’équipe de nous avoir permis de vivre cette aventure !
Azilys Tanneau, avec l’aide de Sarah Froment